Le Folkloriste Jean-François Bladé |
lundi 30 avril 2012
Vers le milieu du XIX e siècle, à la suite des entreprises anglaises et allemandes, les érudits français provinciaux commencèrent à prendre conscience que la vieille civilisation rurale déclinait. Après George Sand, qui ouvrait avec d’autres, la voie à toute une lignée de romanciers régionaux, émergèrent un peu partout, dans chaque province, de nouveaux talents qui mirent leur plume au service de la transmission de tout un patrimoine de chansons, de contes et de légendes populaires. En Gascogne, le magistrat, folkloriste et historien Jean-François Bladé, consacra à sa région l’œuvre de sa vie: ses Contes populaires de la Gascogne, issue de la collecte inlassable de ses traditions orales en langue occitane. Dès 1850 il commençait à amasser, dans les villages de l’Armagnac et de l’Agenais, à pied, plus ethnologue qu’avocat, toute une collection de contes devenue incomparable. En 1867 parurent, en langue d’oc, les Contes de l’Armagnac, suivis en 1875 des Contes populaires recueillis en Agenais, avec le texte agenais accompagné de sa traduction française. Toutefois ses dernières publications ne seront qu’en français. Il ne publia que dans des revues locales les versions gasconnes des textes recueillis dont les publications en volumes sont beaucoup plus récentes et s’échelonnent de 1976 à 1990. En 1881, il publia les Poésies populaires de la Gascogne, puis en 1886, les Contes populaires de la Gascogne en trois volumes. Il parait donc intéressant de s’interroger sur le statut, l’usage et la valeur que Jean-François Bladé accorde dans son œuvre à ce qu’il appelle "le dialecte natal ". Il semble d’abord mettre sa maîtrise de la langue au service d’un projet scientifique :la collecte, puis s’approche d’ un usage esthétique de la langue d’oc, pour aboutir à un emploi original de l’occitan lorsqu’il le hisse au rang de médiateur culturel.
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